Walid Regragui:  » L’Algérie a fait le bon choix avec Alcaraz »

Ex-international marocain et ancien joueur du championnat français dans plusieurs équipes, à l’image de Toulouse, Ajaccio, Dijon et Grenoble notamment, Walid Regragui est maintenant devenu entraîneur.

Il entraîne le club marocain du FUS de Rabat. C’est donc avec un œil critique et de loin qu’il a commenté, hier à la Radio algérienne, la nomination de Lucas Alcaraz à la tête des Verts.

Alors qu’il a passé la quasi-totalité de sa carrière en France, Regragui a eu entre 2004 et 2007 un break où il est passé jouer en Espagne,. Durant cette période, il a eu Alcaraz comme entraîneur. Un bon souvenir d’après ses dires, car à en croire son témoignage, cet entraîneur ne peut que réussir.

« Un coach exigeant, surtout sur le plan tactique »

Regragui ne se souvient pas que « Lucas » parlait couramment le français, mais en même temps, il affirme qu’il réussit tout de même à faire passer ses messages, à exiger de ses joueurs un max de rigueur tactique : « Il parlait un tout petit peu le français ; lorsque je l’ai connu à l’époque à Santander, il parlait espagnol, mais ce que je pourrai dire sur lui en étant plus concret, le plus important ce n’est pas la langue, mais ce qu’il peut proposer sur le terrain. C’est quelqu’un de très rigoureux qui a beaucoup d’expérience car il a entraîné beaucoup de clubs en Espagne ; il est très exigeant à l’égard des joueurs, très discipliné.

« L’idéal pour récupérer les chances de qualif’ au Mondial »

L’ancien défenseur des Lions de l’Atlas enchaîne et nous fait part, encore une fois, de son admiration pour son ancien entraîneur. Il rappelle qu’il l’a bien aidé à s’intégrer dans le groupe ; il parle aussi de sa rigueur et pense que c’est une bonne pioche pour l’Algérie en vue d’une qualif’ au Mondial, malgré les difficultés : « C’était l’un des plus jeunes entraîneurs en Espagne à avoir fait toute sa carrière en Liga. Moi déjà, il m’a beaucoup aidé quand je suis venu à Santander ; il m’a bien intégré et m’a beaucoup apporté. C’est une bonne pioche pour l’équipe d’Algérie pour essayer de récupérer la qualification pour la Coupe du monde avec son jeu à l’espagnole et sa rigueur aussi. Vu la qualité technique des joueurs algériens, c’est un profil espagnol qui peut apporter beaucoup aux Fennecs.

«Il communique bien, mais demandera beaucoup aux joueurs »

Côté communication, le point le plus important, les voyants semblent être au vert : «Quand j’étais avec lui à l’époque, c’était quelqu’un de rigoureux qui attend beaucoup des joueurs et qui est très professionnel. Je pense qu’il communiquera avec les joueurs. Avec les médias, forcément comme tout sélectionneur, il donnera les infos qu’il faudra au minimum, mais avec les joueurs, oui il communique et est très exigeant surtout sur le plan tactique et sur le plan du jeu ; il va leur demander beaucoup, ça, c’est sûr »

 

«Il ne vise pas le tikitaka, mais il demandera aux joueurs de courir»

Alors que Gourcuff et Vahid ont beaucoup parlé du jeu du Barça, Alcaraz ne semble pas épaté par ce style de jeu. Il semble être un coach efficace qui pense beaucoup plus à faire courir ses joueurs et avoir le meilleur rendement possible que de faire circuler le ballon et essayer de plaire. Ce qui irait bien au jeu africain de plus en plus basé sur un style direct : « Si les gens pensent que Lucas est l’entraîneur espagnol qui cherche à jouer le tikitaka, je leur dis non, c’est quelqu’un de très rigoureux tactiquement, il demande beaucoup aux joueurs de courir, d’être très disciplinés tactiquement. Après forcément, en tant qu’Espagnol, il va demander sur le plan tactique des exigences, mais avec les joueurs dont dispose la sélection algérienne je pense qu’il sera servi.»

«Le Mondial, une opération commando pour cet homme de challenges»

L’ancien joueur de Santander décrit le nouveau driver des Fennecs comme étant un homme de challenge, capable de relancer la course vers la Russie : « C’est un homme de challenges, car il a relevé beaucoup de challenges en Espagne, a sauvé des équipes. Lorsqu’on voit la situation de l’Algérie aux éliminatoires de la Coupe du monde, je peux dire que c’est un challenge salutaire, un bon challenge pour lui aussi. C’est une opération commando pour lui, et puis pour les joueurs, je pense donc que c’est un bon choix.»

«Je présume que la FAF a consulté Brahimi avant d’entériner le choix»

« Il avait Brahimi avec lui aussi ; il l’a connu. Donc, je pense que ça va l’aider ; je pense que Brahimi en parlera encore mieux que moi, car il est passé au club un peu plus tard que moi, 7 ou 8 ans après, car moi je l’ai connu en 2005 ; l’entraîneur a dû progresser depuis. Donc moi, je vous parle de Lucas qui avait à l’époque 37 ans, c’était un jeune coach, il est différent. Moi en tout cas en tant qu’homme, je ne peux dire de lui que du bien, et en tant qu’entraîneur aussi, donc, je pense que c’est un bon coup pour l’Algérie. C’est une bonne opportunité pour lui également de se faire un nom sur la scène africaine. Dans ce genre de challenges très difficiles pour lui et pour l’équipe d’Algérie, c’est tout bénef’ pour les deux.

« Être coach en Liga, ce n’est pas donné à tout le monde»

La Liga est l’un des plus forts championnats dans le monde ; y entraîner n’est sûrement pas une partie de plaisir et y accrocher des ténors tels que le Barça ou le Real est un exploit. A partir de cette idée, Regragui encense à nouveau son ancien coach, tout en rappelant son côté fonceur, il ne joue donc pas pour défendre : «Non, il n’est pas prudent, non on n’entraîne pas en Liga autant qu’il a entrainé et on ne ferait pas appel à lui aussi souvent si ce n’était pas un bon entraîneur, sachant qu’en Espagne, le métier d’entraîneur est très, très difficile ; il est plus difficile qu’au Maroc ou en Algérie parce qu’un entraîneur qui n’a pas de résultats même sur 1 ou 2 mois, là-bas, il peut se faire éjecter. C’est pourquoi il a fait beaucoup de clubs aussi. Mais je pense que la FAF est assez intelligente et a pris le temps avant de faire appel à lui. Je pense qu’ils ont sondé Brahimi pour savoir ce qu’il en est, Yebda aussi ; ils ont dû avoir de bons échos, car prendre un entraîneur pour de tels challenges, prendre Lucas, c’est un bon coup quand même », conclut-il

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