Brahimi sort de ses gongs:  » Le débat des bi-nationaux n’a aucun sens, nous sommes tous Algériens »

Dans un entretien au magazine Onze Mondial, Yacine Brahimi est revenu sur le faux débat entre locaux et binationaux. L’occasion pour lui de réaffirmer sa position qui dit qu’il n’y a aucune différence. Il revient également sur ses passages à Rennes et Grenade tout en parlant de son avenir. Morceaux choisis.

Yacine Brahimi brille de mille feux cette saison sous les ordres de Sergio Conçeiçao. Il est en train de doucement mais sûrement de guider son équipe vers le titre au Portugal. Dans un entretien accordé au magazine Onze Mondial, l’international algérien est revenu sur cette histoire de locaux-binationaux qui a longtemps animé les débats au point de faire beaucoup de mal à la sélection. Pour l’ancien de Grenade, les choses sont simples, il n’y a aucune différence et les joueurs sont là uniquement pour une chose, l’Algérie. «Franchement, pour moi, il n’y a pas de différence. Les gens qui parlent de locaux, de pros, d’étrangers, c’est n’importe quoi. Ça ne veut rien dire. Et ça me rend fou quand j’entends ça parce qu’on joue pour le même pays : l’Algérie. On représente le même pays, on est là pour le même objectif, donc les gens qui parlent de locaux, d’Européens, d’immigrés mais… pffffff, ça n’a aucun sens. Pour moi, c’est une honte de parler comme ça. Pour moi, on est une équipe, on est des Algériens, celui qui joue pour l’Algérie, c’est qu’il est Algérien stop, ça s’arrête là. Il n’y a pas de différence.» Voilà qui a le mérite d’être très clair.

«A Grenade, je me suis senti professionnel»

Une fois le sujet locaux-binationaux éludé, Brahimi est revenu sur son expérience du côté de Grenade qui lui a permis de découvrir l’un des meilleurs championnats au monde, la Liga. Un passage qui l’a apparemment marqué. «J’ai signé à Grenade le 31 août. Ça faisait un mois que j’étais avec la CFA, je ne m’entraînais plus avec les pros. Et à cette époque, l’agent avec lequel je travaillais m’a dit : « Tu as deux solutions : soit Grenade en prêt, soit Evian en prêt aussi. » Il n’y avait rien d’autre. Et pour être sincère, quand cette personne m’a dit qu’il y avait Grenade, je pensais que c’était une équipe espagnole de deuxième division. Je regarde le calendrier et je vois le prochain match contre le Real Madrid. Et je me suis dit : « En fait, c’est en Liga. » Je n’ai même pas cherché à comprendre. J’ai pris le vol, je suis arrivé là-bas et ça peut paraître fou, mais déjà, je me suis senti joueur professionnel. Parce que j’étais considéré par le club, parce que j’avais fait une présentation avec un maillot. Ce sont des choses que je n’avais jamais faites avant. Je me suis senti à l’aise de suite. L’Espagne, pour vivre, c’est extraordinaire. Ensuite, premier match face au Real Madrid, deuxième match à domicile, puis troisième match à Barcelone. C’était un rêve d’enfant qui se réalisait. Ça a été un immense changement dans ma carrière. C’est là où je me sentais joueur professionnel.»

«A Rennes, je n’ai pas aimé les agissements de certains»

Brahimi était destiné à être le bijou de la formation rennaise. Cependant, après une année prometteuse, il s’est vite retrouvé en difficulté. Sans citer de noms, il a avoué que certaines personnes avaient des agissements qui ne lui plaisaient pas. «La première année, elle s’est bien passée. La seconde, je revenais de blessure, je voulais jouer, j’étais impatient. Ça s’est mal passé avec certaines personnes du club. Je n’ai pas aimé leur manière d’agir. J’ai des principes, du caractère, il y a des choses que je n’ai pas acceptées. La solution, c’était de partir de Rennes, il n’y avait aucune autre issue.»

«J’essaie de gommer les imperfections de mon jeu»

Souvent pointé du doigt pour privilégier la solution individuelle, le numéro 8 de Porto assure qu’il travaille là-dessus. «J’essaie. Je pense que je peux toujours progresser. On peut toujours s’améliorer. Dribbler, c’est bien, dribbler efficacement c’est mieux. Cette année, j’arrive bien à le faire. Certains pensent parfois qu’on dribble par égoïsme ou parce qu’on ne veut pas passer la balle. Il y a beaucoup de fois où j’ai fait le mauvais choix, je ne suis pas le meilleur joueur du monde. Parfois je faute, parfois je devrais la donner un peu avant, parfois je devrais la donner en une touche. Ça, je suis d’accord. Mais, parfois, je le fais parce que je veux mettre mon coéquipier dans la meilleure position possible. Quand ça passe, c’est extraordinaire et quand ça ne passe pas, tu dribbles trop. Il n’y a pas de juste milieu, ça bascule d’un extrême à l’autre.»