Quel avenir pour Zetchi et Madjer?

Jamais un changement aux commandes du sport algérien n’a fait aussi polémique comme c’est le cas depuis l’annonce de la fin de mission du désormais ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, qui a été remplacé par Mohamed Hattab, dont les derniers postes occupés étaient wali de Sidi Bel-Abbès puis de Béjaïa.

C’est qu’Ould Ali a été très controversé dans le milieux sportif, notamment lorsqu’il avait décidé d’entrer en guerre ouverte avec la plupart des fédérations provoquant même le départ de certains présidents desdites instances, à l’image de Mohamed Raouraoua, l’ex-puissant président de la FAF.

Ce n’est pas tout, puisque Ould Ali a même déclaré la guerre au président du COA, Mustapha Berraf, provoquant un blocage qui ne dit pas son nom au sein du mouvement sportif algérien, avec les résultats que tout le monde connait. Pourtant, lors des passassions de consignes entre l’ex et le nouveau ministre jeudi passé, Ould Ali s’est vanté d’avoir fait un passage qu’il a qualifié de réussi dans le secteur de la jeunesse et des sports, non sans étayer ses dires par les chiffres, en dénombrant les médailles remportées par les sportifs algériens lors des différentes manifestations régionales, africaines et mondiales, tout au long des années 2016 et 2017, ainsi qu’au cours du premier trimestre de cette année.

Mais pour les observateurs, les bonnes intentions d’Ould Ali avaient été confrontées à de mauvaises orientations de ses conseillers, d’où son échec à aller jusqu’au bout de sa mission. Le départ d’Ould Ali permet ainsi au président du COA de respirer. Il faut reconnaître que ce dernier a résisté face à Ould Ali qui l’avait traité de tous les noms sans pouvoir le déloger de son poste.

Il reste à savoir quelle sera l’attitude des présidents des fédérations sportives qui avaient réélu Berraf à la présidence du COA avant de se retourner contre lui sur ordre du MJS. Mais ces présidents devraient pratiquer leur sport favori, à savoir le retournement de veste, appliquant avec succès l’adage qui dit ‘’le Roi et mort, vive le Roi’’. Pour sa part, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, devrait trembler car il était protégé par Ould Ali.

C’est ce dernier qui était derrière le départ de Raouraoua, pour parachuter Zetchi à la tête de la FAF et lui imposer certains membres au sein du bureau fédéral. Le départ d’Ould Ali intervient à quelques jours de la tenue de l’AG ordinaire de la FAF, le 23 avril.

Ould Ali avait entamé la campagne électorale de Zetchi afin que les présidents des clubs et des ligues approuvent le bilan du président de la fédération et ne lui retirent pas confiance. Sa dernière action dans ce registre remonte à quelques jours seulement, en octroyant aux présidents de trois ligues de wilayas les clés de leurs nouveaux sièges achetées grâce à l’aide du MJS.

C’est dire qu’avec le départ d’Ould Ali, la donne va changer et il y a risque sur la FAF. Tout le monde d’ailleurs s’attend à ce que la prochaine AG de la FAF, ordinaire soit-elle, sera mouvementée. Toutefois, il faut compter sur le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, réputé pour être un amateur de premier rang du football, lui qui avait même pratiqué par le passé cette discipline, ce qui pousse à dire que l’homme n’est pas en terrain inconnu. Hakim S.