Vahid répond à la question de revenir en Algérie

C’est à partir du Japon, plus exactement de la capitale Tokyo que Vahid Halilhodzic  a livré au journal compétition, ses premières impressions à la suite de son surprenant limogeage de la sélection du Japon à 2 mois seulement de la Coupe du monde.Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est un Vahid anéanti que nous avons eu au téléphone hier après-midi. Néanmoins, malgré sa douleur, le Bosnien a bien voulu partager sa peine, mais surtout remercier les Algériens pour tous leurs messages de soutien au cours des trois derniers jours. La première interview donc de coach Vahid et c’est dans nos colonnes qu’il a décidé de s’exprimer. Entretien.

 

Vous venez d’être démis de vos fonctions de la tête du staff technique de la sélection japonaise, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Et bien je ne vous cache pas que c’est très dur à vivre. Ce n’est pas facile mais que voulez-vous y faire, je n’ai pas d’autres choix que d’accepter, c’est la vie, c’est comme ça…

Vous semblez anéanti par ce qui vient de vous arriver…

Je suis triste, malheureux et très affecté car c’est quand même moi qui ai qualifié cette équipe du Japon pour la Coupe du monde en Russie qui aura lieu cet été. Donc, au final, c’est mon travail que je ne vais pas voir aboutir et ça me fait très mal…

Vous semblez être surpris par cette décision de votre limogeage…

Et comment, bien sûr que j’ai été surpris, au même titre d’ailleurs que beaucoup de gens ici au Japon qui ne s’attendaient pas à cette décision de la Fédération japonaise de football. Mais comme je viens de vous le dire, c’est la vie, c’est comme ça et j’espère que je pourrai surmonter cette épreuve…

D’autant plus que ce n’est pas la première fois que ça vous arrive, puisque vous aviez déjà vécu cela avec la Côte d’Ivoire en 2010…

Tout ce que je peux vous dire c’est que dans ma vie j’ai vécu beaucoup de choses difficiles, la vie ne m’a pas trop gâté et la pire des choses que j’ai eue à vivre fut incontestablement la guerre dans mon pays où j’ai échappé à maintes reprises à la mort. Certes, ce limogeage est une épreuve difficile que je suis en train de vivre, mais il faut relativiser dans la vie et se dire qu’il y a toujours pire…

Bizarrement, votre malheureux limogeage au Japon a fait beaucoup d’heureux en Algérie, car c’est le déchainement total et beaucoup d’Algériens demandent votre retour…

(Il rit et nous interrompt) Je vais vous dire une chose : depuis l’annonce de mon limogeage ici au Japon, j’ai reçu des centaines de messages de soutien de la part d’Algériens, c’est vraiment incroyable, et je les remercie vraiment car ça m’a fait très plaisir. D’ailleurs je ne sais même pas comment ils ont fait pour avoir mon numéro de téléphone. Donc, je les remercie encore une fois. Dans la vie, on fait parfois face à des choses difficiles mais la vie continue et on doit faire avec.

Mais vous ne m’avez pas répondu par rapport au déchaînement à votre sujet qu’il y a ici en Algérie…

(Il rit encore une fois), franchement je ne sais pas quoi vous dire et vous répondre mis à part le fait qu’à chaque fois que je rencontre des Algériens dans tous les pays où j’ai eu à voyager on me transmet des messages d’encouragements et on me dit de belles choses, donc pour tout ce que j’ai pu entendre et lire, je dis merci à toute l’Algérie.

Coach, est-ce qu’un retour en Algérie pourrait être envisageable un jour ?

Permettez-moi juste de rebondir sur une chose très importante que je n’ai jamais oubliée et que je n’oublierai jamais…

Oui, allez-y…

Même lorsque les journalistes m’ont sévèrement critiqué lorsque j’étais à la tête du staff technique de l’Algérie les supporters de l’équipe nationale ne m’ont jamais lâché et m’ont toujours soutenu dans ma mission, c’est vraiment incroyable. C’est pour vous dire que c’est quelque chose que je n’oublierai jamais et qui me marquera pour la vie. Malgré toutes les critiques, le peuple algérien ne m’a jamais laissé tomber et a toujours été derrière moi, donc merci à vous les Algériens.

Encore une fois, est-ce qu’un retour en Algérie pourrait être envisagé ?

Je transmets le bonjour à tous les Algériens et je les remercie pour leurs messages de sympathie dans ces moments difficiles que je suis en train de traverser. J’ai gardé et je garderai à jamais un souvenir inoubliable par rapport à tout ce que j’ai vécu lorsque j’étais sélectionneur de votre pays. Des moments partagés avec l’équipe, le peuple, et c’est l’une de mes meilleures récompenses en tant qu’entraîneur qui restera gravée dans ma tête pour le restant de mes jours.

dzcompétiton