Giuly: « Madjer a l’expérience et un style de jeu pour bien mener les verts »

Se retrouvant à Oran pour visiter la ville natale de sa mère, l’ancien joueur de Lyon, Monaco, PSG, Barcelone et La Roma, Ludovic Giuly  a accordé au buteur avec plaisir un bref entretien à l’hôtel Sheraton là où il a séjourné avec sa grande famille. Il a accepté de parler de tout dans cette interview.

Tout d’abord on vous souhaite la bienvenue à Oran…

Merci à vous de m’accueillir, je suis content d’être ici. Je suis aussi très heureux d’être au pays où est née ma maman. C’est toujours un plaisir pour moi d’être ici parmi vous à Oran.

Donc cela explique votre présence ici ?

Exactement, car ma mère a bouclé ses soixante-neuf ans hier et je lui ai fait la surprise de revenir avec elle, ma tante et mes sœurs, voir le quartier dans lequel elle est née et a grandi, qui est Saint Eugène.  On a passé trois jours formidables à Oran. C’était de bons moments pour elle et pour moi de revenir et découvrir encore cette ville.

Justement, que pensez-vous de cette ville ?

Je pense que c’est une très belle ville et en plus il y a beaucoup de travaux pour accueillir les Jeux méditerranéens en 2021. Ce sera une très bonne chose pour la ville et le pays. J’ai découvert de très jolis quartiers. Je pense que c’est une ville agréable à découvrir.

On peut savoir ce que fait actuellement Guily après avoir raccroché les crampons ?

Aujourd’hui, je suis ambassadeur de l’AS Monaco et je serai consultant pour TF1 lors du prochain Mondial.

Pour nous les Algériens, on regrette toujours l’absence d’un joueur de nos origines, Karim Benzema…

Benzema a fait un choix quand il était jeune de jouer pour la France, ce qui s’est malheureusement mal terminé. Karim fait le bonheur du Real de Madrid, comme il l’a fait pour l’équipe de France. Cela fait partie d’une carrière. Aujourd’hui, il n’est pas retenu. Cela me rappelle mon cas en 2006 lorsque je n’étais pas été retenu pour le Mondial en Allemagne. Donc, il faut passer à autre chose car c’est ça la vie. Karim aurait aussi pu jouer pour l’Algérie.

Restons dans le cadre du Mondial. Ne pensez-vous pas que l’Algérie sera un des grands absents car il y a quatre ans cette sélection a fait quand même trembler le tenant du titre, l’Allemagne ?

Vous savez, toutes les équipes progressent, que ce soit l’Algérie ou le Maroc avec des joueurs qui viennent constamment jouer en Europe et qui font grandir leur sélection. Le football est vraiment quelque chose de beau car tout peut arriver comme l’Algérie qui peut se qualifier. Mais après, tout se passe dans la tête. La mentalité et la performance durant la compétition et le fait d’être prêt le jour du match. Je pense que l’Algérie peu progresser et se qualifier pour les prochains tournois.

L’Algérie a un nouveau sélectionneur qui est Rabah Madjer, que vous connaissez certainement. Est-ce que vous pensez qu’il a le potentiel pour rendre à la sélection son lustre d’antan ?

Je ne suis pas un entraineur et je n’ai pas aussi le potentiel pour le juger, mais c’est quelqu’un qui a des convictions et un style de jeu. Je pense aussi qu’il peut apporter son expérience. Vous savez, un entraîneur fait des choix et si le message passe bien il peut aller loin. Un entraîneur est là juste pour gérer un groupe avec des moments clés pour faire des changements et préparer la tactique idéale. Je pense qu’en Algérie il y a eu toujours de bons entraîneurs et aussi de bons joueurs. Il faut seulement avoir ce détail. Et cela ça s’apprend.

Connaissez-vous bien les Algériens évoluant en Europe ?

Il y a certainement Rachid Ghezzal qui joue chez nous. Il est venu de Lyon, il a connu la naissance d’un bébé. Tout se passe très vite pour lui. C’est un jeune garçon de 24 ans qui a devant lui une marge de progression. Il a les qualités tactiques et le potentiel pour évoluer. Je pense que cette année a été de transition pour lui. On va l’aider pour qu’il progresse davantage. Moi personnellement, je vais l’aider pour qu’il évolue.

Pour aller au Barça par exemple ?

Bon, il doit d’abord confirmer avec Monaco et après je lui souhaite qu’il vive une expérience comme je l’ai vécu, que ce soit au Barça ou à la Roma, et de gagner des titres car on vit pour ça. A Monaco, je pense qu’on a des joueurs qui peuvent évoluer et aller le plus loin possible.

A part Ghezzal, quels sont les joueurs algériens que vous connaissez ?

Vous savez, je connais pas mal de joueurs, mais les noms aujourd’hui ne me viennent pas en tête. Mais c’est une sélection qu’on suit beaucoup car il y a des joueurs qui ont le potentiel et la qualité technique pour jouer chez nous ou en Europe. Ça se voit depuis pas mal d’années.

Si on vous parlait d’un joueur algérien qui évolue en Angleterre et qui a été élu meilleur joueur de Première League, il y a deux ans, et qui n’arrive toujours pas à décrocher un contrat avec un grand club en Europe. De qui s’agit-il ?

Ah oui, oui ! Ecoutez, un choix de carrière, c’est toujours compliqué. Il a fait, il y a deux ans, une saison exceptionnelle avec Leicester et c’est vrai qu’il a les qualités pour aller plus loin. Une carrière, il faut la préparer, il ne faut pas griller les étapes. Je ne sais pas ce qui se passe dans son entourage car je ne suis pas agent de joueurs. Mais je pense qu’il a vraiment les moyens de jouer dans un grand club. Il y a eu beaucoup de rumeurs à son sujet. J’espère que ce mercato qui arrive sera le bon pour lui.

Ne pensez-vous pas que Zidane a actuellement le profil pour succéder à Deschamps à la tête de la sélection française ?

Cela fait trois ans qu’il est au Real, où il y a beaucoup de pression et c’est vrai que la sélection avec un calendrier allégé pourrait le soulager. Mais, pour le moment, on ne sait rien, car si Deschamps gagne la Coupe du monde, il va continuer et chacun aura son propre objectif. Mais au train où vont les choses, il viendra le moment où Zidane frappera aux portes des Bleus.