Pourquoi, l’Algérie est l’une des seule sélection à disposer d’un manager général ?

Depuis le retrait officiel de Hakim Medane, il n’y a plus de Manager Général à la tête de la sélection algérienne. Mais en quoi consiste ce poste si convoité et que l’on ne retrouve pas dans d’autres pays ?

La mission du Manager Général de l’équipe d’Algérie, même si elle n’est pas officiellement définie, elle porte sur trois volets :
– Organiser les voyages
– Conclure des matchs amicaux
– Convaincre de nouveaux joueurs expatriés

Une réalité différente en Europe

Lorsque l’on regarde les staff techniques des pays voisins ou des grandes nations de football, on ne trouve pas comme c’est le cas en Algérie depuis un certain nombre d’années, un poste spécifique de manager général qui semble parfois empiéter sur les compétences du sélectionneur.

Si on prend l’équipe de France championne du Monde, on ne trouve pas de super-chef administratif. En équipe d’Espagne non plus où ce sont plutôt des délégués de la fédération, généralement d’ancien présidents de clubs, qui servent de chefs de délégation.

Il faut dire que pour les grandes nations européennes, l’organisation de la plus part des déplacements sur leur continent ne demande pas autant d’effort qu’en Afrique, tout peut se faire à distance.

D’autre part, les matchs amicaux sont calés des années en avance et sont surtout négociés à haut niveau, souvent par les sponsors. Enfin, ils n’ont pas le souci de récupérer des joueurs formés ailleurs…

Au Maroc, la DTN chargée des joueurs expatriés

Chez nos voisins marocains, que ce soir Hervé Renard ou actuellement Vahid Halilhodzic, aucun d’entre eux n’est flanqué d’un manager général. Il y’a comme chez nous un staff administratif étoffé qui gère les déplacements. La négociation des matchs amicaux se fait en amont par la direction de la fédération.

Enfin, la détection des joueurs provenant d’Europe se fait dès les catégories jeunes, ce travail a été effectué pendant plus de dix ans par Nasser Larguet qui a longtemps dirigé la DTN.

Un chargé du scouting en Tunisie

Dans l’organigramme de l’équipe Tunisienne, sous les ordres d’Alain Giresse et même son prédécesseur, il y’a le poste de Conseiller Technique National chargé du suivi et du scouting et précédemment celui de Conseiller technique chargé du visionnage et du suivi des expatriés.

Les déplacements sont gérés par un directeur administratif, en l’occurrence Mohamed Gharbi depuis de nombreuses années, alors que l’organisation des matchs se fait aussi au niveau de la fédération.

Manque d’expérience de Zetchi

Si on regarde ce qui se passe ailleurs, on pourrait penser que la FAF peut tout à fait se passer d’un Manager Général, sauf que Zetchi n’est pas un président de fédération à plein temps.

Concernant les déplacements, ces derniers pourraient être gérés par les responsables administratifs mais il faut des personnes chevronnés. Pour cela il faut savoir faire confiance dans le temps et non pas changer à chaque fois le personnel qui travaille pour la fédération.

Pour ce qui est de conclure des matchs amicaux, la mission relève en principe du président de la fédération voir du secrétaire général. Ce sont les contacts et les réseaux constitués durant de nombreuses années qui doivent servir à cet effet mais le manque d’expérience africaine du nouveau président de la FAF aura été un lourd handicap dans un premier temps. Force est de constater qu’en deux ans il a commencé à tisser des liens.

Enfin pour la question de l’approche des joueurs expatriés, si sous le mandat d’Alcaraz le travail de Medane a été important, aujourd’hui Djamel Belmadi peut parfaitement assumer ce rôle et aller au contact des joueurs pour les sonder. C’est d’ailleurs ce qu’il fait et c’est sans doute aussi ce qui a pu causer des problèmes avec Medane.

Raouraoua, Président Manager

Rappelons que sous la présidence de Mohamed Raouraoua, c’est ce dernier qui s’occupait de tous ces aspects, délégant à peine à Walid Sadi et parfois à Djahid Zefzef, tous les deux membres du bureau fédéral.

C’est Raouraoua qui négociait personnellement avec les joueurs pour les faire venir, c’est lui aussi qui se chargait de conclure les matchs amicaux voir même l’organisation des déplacements.

En 16 ans de règne, Raouraoua s’est constitué un solide réseau au niveau africain mais malheureusement il n’est pas mis au service de la fédération depuis son départ…

Quel profil ?

Ce sont donc toutes ces spécificités qui font qu’ un ancien joueur international est plus à même de s’occuper de ces trois aspects de par son passé et sa connaissance du milieu mais il faut tout de même un minimum de compétence et d’expérience.?

dzfoot