EN: Belkebla évoque son retour « Revenir en sélection serait une belle revanche »

Pressenti comme étant de retour parmi le groupe des Verts, le milieu de terrain algérien du stade Brestois Haris Belkebla n’attend qu’un signe du coach Djamel Belmadi pour effacer la mésaventure vécue juste avant la CAN. Dans cet entretien exclusif, Haris, soutenu par un large public de l’Equipe nationale, se dit très touché par le discours du sélectionneur qui n’écarte pas un retour de l’enfant d’Aubervilliers, surtout pour reprendre sa déclaration affirmant que «Belkebla a payé le prix fort de son erreur». Entretien avec le site du buteur. !

Haris, après tout ce que vous avez vécu juste avant la CAN, comment sont les nouvelles maintenant ?
Très bien,  Hamdoulillah, il fallait garder la tête haute et rester digne. Il fallait aussi être fort mentalement et continuer à travailler dans la sérénité. Ce n’était pas évident mais là, tout est rentré dans l’ordre, j’enchaîne les matchs et j’arrive aussi à me concentrer sur mon travail. Grâce à Dieu et à tous les gens qui m’ont soutenu, je m’en sors pas mal, Hamdoulillah encore une fois.

Justement, vous brillez en Ligue 1 et d’aucuns estiment que vous avez assez payé, du coup on attend votre retour dans cette Equipe nationale, pourriez-vous nous dire qu’est-ce que cela vous fait ?
Déjà cela fait chaud au cœur, franchement ça me fait énormément plaisir. Même sur les réseaux sociaux, je reçois plusieurs messages de soutien, provenant des supporteurs de l’Equipe nationale. Beaucoup d’Algériens m’ont signifié qu’ils aimeraient bien me voir de retour en sélection. Sincèrement, cela me donne plus de forces pour tout donner afin d’être convoqué par le sélectionneur

Surtout que le coach Belmadi ne ferme pas la porte à votre retour arguant que vous avez été assez sanctionné, après avoir été écarté d’une CAN que vous auriez peut être méritée…

D’abord, j’ai envie de féliciter coach Belmadi pour son soutien indéfectible. D’ailleurs, ce soutien du peuple pour moi provient aussi de la confiance placée en moi par le sélectionneur. Après, j’ai lu ses déclarations me concernant et je ne vous cache pas que c’était très touchant.

Quelle a été votre réaction, sincèrement ?
J’étais très touché par ses propos, je me suis dit : «Lorsqu’un sélectionneur parle de toi comme ça, cela veut dire qu’il croit en tes qualités». Après, comme Belmadi l’a dit, c’est à moi de faire profil bas, laisser passer l’orage et travailler dur en club pour être performant afin de mériter de revenir en Equipe nationale.

Belmadi vous a tendu la main en quelque sorte, c’est bien cela ?

Voilà, et je tiens à le remercier, maintenant, je dois lui rendre la pareille et je ferai tout pour atteindre cet objectif. C’est toujours avec la même détermination et le même plaisir que je reviendrai.

Haris, on vous sent un peu touché, c’était dur de rater la CAN, surtout qu’au bout il y a un sacre ?
C’était frustrant, franchement ! Je me rappelle encore de ce jour où m’est arrivée cette mésaventure, j’ai senti comme si que le ciel me tombait sur la tête. Je suis passé de tout en haut à tout en bas, c’était difficile à vivre surtout avec les gens qui m’aiment, et d’ailleurs c’est grâce à ces gens-là qui croyaient en moi que j’ai pu relever la tête. Hamdoulillah, j’ai pu m’en sortir avec un mental assez solide.

Comment vous êtes arrivé à mettre tout de côté et vous concentrer sur le terrain, ce n’était pas évident pourtant ?
C’est le mental. Je ne me suis pas laisser aller, je me suis dit que c’était l’une des mésaventures de la vie et qu’il fallait tourner la page et aller de l’avant pour repartir plus fort. Je n’avais pas le choix, il fallait rester digne.

Franchement, comment avez-vous vécu cette CAN, surtout qu’on est allé au bout ?
J’étais le premier supporteur de l’Equipe nationale, c’est comme ça en gros que j’ai vécu cette CAN. Je parlais souvent avec mes coéquipiers en sélection presque tous les jours, c’est pour vous dire que j’étais à fond derrière eux jusqu’à la finale. Je n’arrêtais pas de les encourager.
Vous vous disiez quoi au juste ?

Après chaque bonne performance, on discutait, je leur disais : «Allez les gars, il ne faut rien lâcher, maintenant qu’on a fait ce beaucoup parcours, on doit aller au bout». Après, voilà c’était une  aventure magnifique. J’aurais aimé être là mais bon…
Parlez-nous un peu de votre début de saison avec le Stade Brestois ?
Bon, je crois que sur le plan collectif, on réalise une bonne entame de saison, en tout cas. Il n’y avait pas beaucoup de personnes qui nous attendaient à la 8e place assez tôt en Ligue 1. Maintenant comme vous devriez le savoir, l’objectif à Brest est de se maintenir, donc on va essayer de tout faire pour le réaliser assez rapidement.

 Avez-vous suivi les performances des Verts lors des deux derniers matchs contre la RD Congo et la Colombie ?
Oui, comme toujours, je suis l’actualité de la sélection avec grand intérêt. Vous savez, lorsque vous vivez avec ce groupe, vous devenez un membre de la famille de l’Equipe nationale et là bien sûr j’ai vu tous les matchs de la sélection depuis ma mésaventure d’avant la CAN.

Vous vous êtes rendu donc à Lille pour ce fameux match contre la Colombie ?
Non, je n’ai pas le temps de m’y rendre. J’avais un programme d’entrainement chargé avec un enchainement de matchs. Après bien sûr, plusieurs de mes amis étaient sur place et ils m’ont fait vivre l’ambiance à Lille, c’était vraiment magnifique.

Lille était algérienne ce jour-là ?
Ah oui ! Les Algériens sont partout, on a public merveilleux, exigeant mais très sportif. Pas plus tard qu’hier, on a fait une séance dédicaces à Brest et j’étais très fier d’accueillir des supporteurs algériens venus me voir pour prendre des photos et leur signer des maillots de la sélection algérienne dédicacés.

Sur le plan statistique, vous marchez fort en Ligue 1, on imagine que vous  attendez un clin d’œil du coach Belmadi…
J’espère bien, en tout cas moi, c’est tout ce que j’attends. Je suis là dans mon coin, je travaille fort pour réaliser de bonnes performances en club, et voilà j’espère bien que mon retour ne tardera pas à se faire, inch’Allah. Ce sera un énorme plaisir pour moi et une fierté pour ma famille qui a beaucoup souffert avec moi. Ce sera aussi une belle revanche envers tous les gens que j’ai déçus, on va dire.

Haris, vous évoluez en Ligue 1, sincèrement, après l’avoir côtoyé pendant le stage d’avant CAN,  ce que fait Slimani vous étonne-t-il ?
Non, justement, j’ai souvent eu cette discussion avec des joueurs qui évoluent ici en France. Que ce soit des coéquipiers ou d’autres joueurs de Ligue 1. Sincèrement, ils ne connaissaient pas le réel potentiel d’Islam, ils sont donc naturellement surpris par ses performances et je leur réponds toujours qu’il ne finira pas de les surprendre parce que je connais les qualités de Slimani et sa force mentale. Certains le présentaient comme un joueur puissant, mais ils ne  savaient pas qu’il était aussi doué balle au pied. Maintenant, ils s’aperçoivent à leurs dépens qu’il est un attaquant de grande classe.

Bennacer, que vous avez connu aussi, est en train de progresser, cette année il a signé au Milan AC, un petit mot par rapport à cette ascension d’Isma ?
Ah oui, Isma c’est mon frère, on a joué ensemble à Tours, on formait un duo magnifique au milieu du terrain, on s’entendait très bien. D’ailleurs il y a deux ans, on a réussi ensemble à sauver le club de la relégation. Franchement, Isma est une valeur sûre, même sa performance à la CAN ne m’étonne pas, je l’avais même prédit à mes camarades. Je leur ai dit qu’il allait vraiment briller et ce n’est pas pour rien qu’il a été désigné meilleur joueur de la dernière Coupe d’Afrique. Maintenant qu’il est arrivé  au Milan AC, je crois que c’est une suite logique pour un brillant joueur comme lui. Il faut qu’il continue à travailler pour montrer qu’il a largement sa place au Milan AC

Un dernier mot au public algérien ?
Je voudrais réitérer mes remerciements à tout le peuple algérien, tous ces fans qui m’ont envoyé des messages sur les réseaux sociaux. Cela me donne de la force, je me dis toujours que ne suis pas seul, et franchement j’ai envie de leur dire merci et que c’est grâce à eux que j’ai réussi à rebondir.

le buteur