L’avenir incertain de la Coupe d’Afrique des Nations

Confédération africaine de football laisse planer le doute quant à la place de la CAN, son épreuve majeure, au sein du calendrier international.

Quel avenir pour la Coupe d’Afrique des Nations ? Déjà présente sur toutes les lèvres depuis le dévoilement par la FIFA de la nouvelle formule de la Coupe du Monde des clubs, la question nourrit de nouveaux débats depuis la réunion du comité exécutif de la Confédération africaine de football, jeudi au Caire. Dans son communiqué, le « comex » de l’instance panafricaine a glissé entre autres annonces deux petites phrases qui interpellent les observateurs du football continental.

« En raison des conditions météorologiques, les dates de la CAN 2021 seront décidées conjointement par la CAF et le pays hôte », peut-on lire au sujet de la prochaine édition, programmée au Cameroun. « Dorénavant pour toutes les compétitions de la CAF, l’administration décidera des dates, des heures et du lieu des matchs après avoir analysé les avis des équipes concernées », ajoute la CAF, qui introduit ainsi une totale incertitude quant à la place de sa compétition reine dans le calendrier du football mondial.

Un « agenda caché » derrière les bouleversements ?

Une ère de turbulences permanentes s’est ouverte depuis l’arrivée d’Ahmad à la tête de la CAF. Animé par une volonté réformiste, le dirigeant malgache a fait voter le passage de la CAN en période estivale. Couplée à un élargissement du plateau à 24 équipes, cet alignement sur le calendrier de l’Euro ou de la Copa America était supposé faciliter la vie des footballeurs africains. Plus d’absences en plein cœur de la saison européenne, plus de risques de perdre sa place en cours d’exercice. Problème : l’agenda de la CAN se télescopera désormais une fois sur deux avec celui de la nouvelle Coupe du Monde des clubs, sorte de monstre mutant destiné à remplacer à la fois la Coupe des Confédérations et le Mondial des clubs ancienne formule.

Les footballeurs n’ayant pas encore le don d’ubiquité, comment tourner cette difficulté ? Faire empiéter la CAN sur le mois d’août verra ressurgir la difficulté hivernale que la CAF avait voulu gommer en déplaçant le tournoi en période estivale. La replacer en hiver (solution davantage en ligne avec les réalités climatiques du continent) sonnerait comme un désaveu de la gouvernance Ahmad. Reste la possibilité de passer à une CAN tous les quatre ans : et si c’était l’« agenda caché » derrière tous ces flottements ? D’autant plus que ces débats interviennent dans un contexte de mise sous tutelle de la CAF par la FIFA.

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