Belkebla: Les Botswanais voulaient faire mal à nos joueurs, c’était la guerre »

Auteur d’une belle entrée en jeu face à la Zambie, Haris Belkebla a dû se contenter de suivre la performance de ses camarades à partir du banc de touche, lundi, contre le Botswana en raison d’une douleur à la cheville. Pressenti pour prendre sa place, le milieu de terrain du Stade Brestois revient sur cette belle première officielle avec les Verts et nous parle des moments forts qu’il a vécus durant ce dernier stage de l’EN, ponctué par deux victoires contre la Zambie et le Botswana. Entretien avec le site du buteur.
Tout d’abord, si on revenait sur cette expérience vécue durant ce dernier stage avec la sélection ?
C’était franchement une expérience réussie. Ce qu’on retient principalement de ce rassemblement sont les 6 points qu’on s’était fixés comme objectif. Après, il y a aussi cette série d’invincibilité qu’on avait à cœur de préserver et c’est ce qu’on a fait, Hamdoulillah.
Parlez-nous un peu de ces deux confrontations qui se sont soldées par deux succès…
Contre la Zambie, on a gagné avec la manière en signant un score révélateur de cinq buts à zéro.  J’ai eu l’honneur de signer ma première entrée en jeu dans un match officiel après avoir, comme tout le monde le sait déjà, joué un match amical à Doha avant la CAN 2019. La soirée était parfaite, on va dire, après il y a eu ce voyage au Botswana où a pu enchaîner par une deuxième victoire.
C’était plutôt une bataille, pas un match de football…
Oui, c’était un match compliqué sur un terrain difficile à jouer, mais malgré tout on a su relever le défi et Hamdoulillah on est revenus avec la totalité des points de ce long déplacement au Botswana. C’est le principal !
Vous avez effectué votre entrée en jeu à Blida, et là vous revenez de votre premier voyage en Afrique, à tête reposée, quel est votre sentiment ?
Franchement, c’était parfait ! En faisant mon entrée en jeu, beaucoup de choses sont passées dans ma tête, mais il fallait rester lucide. Après, à vrai dire, j’aime bien jouer dans des stades où l’ambiance est magnifique comme en Algérie. C’est aussi le football qu’on rêve de jouer devant un public avec beaucoup de ferveur comme c’est le cas chez nous au pays.  Pour des footballeurs, c’est ce qu’on recherche et j’ai hâte de bien travailler pour être de retour en sélection, en mars prochain, Inch’Allah
C’était parfait, vous avez certainement évoqué cela avec la famille, non ?
Absolument, je me suis rendu directement chez moi à Paris pour voir ma famille, et on n’arrêtait pas de me demander comment ça s’est passé. On a discuté des moments forts vécus à Blida et au Botswana. On a parlé de tout, de l’hymne national, et pas mal d’autres choses. Bon, comme vous le savez, j’ai déjà vécu cela avec les Espoirs en 2016 lors des JO de Rio mais en équipe première c’est une tout autre sensation, c’est une autre dimension !
Et si on revenait à cette bataille livrée contre le Botswana, beaucoup de vos camarades et même le coach Belmadi parlent d’une volonté de faire mal de la part de votre adversaire…
Sincèrement, c’est ce qu’on a ressenti. Vous savez, lorsqu’on a un regard de l’extérieur, on voit bien les choses car parfois sur le terrain, avec l’intensité du match, tu ne te rends pas compte, mais là forcément on constate nettement que sur certaines actions, les joueurs botswanais venaient clairement pour faire mal à leurs adversaires. Ce n’est pas ça le football, je pense qu’il faut penser à bien protéger les joueurs sur le terrain et sur ce match, on ne l’a pas senti. C’est pour cela que parfois il y a eu quelques réactions d’énervement. Après, Hamdoulillah les joueurs et le staff technique, on a bien su garder notre calme et rester concentrés sur le terrain. On a marqué un but et on s’est défendu à fond jusqu’au bout et c’est le plus important.
Vous n’avez pas reculé, comme on dit, et livré une bataille sans merci, je parle de vos camarades, bien entendu…
Oui, on sait maintenant que sur certains matchs, on n’a pas besoin uniquement d’être performants tactiquement et techniquement pour l’emporter, surtout comme cette rencontre livrée au Botswana où il fallait être prêt à la guerre. Comme l’a dit le coach, en Afrique, ça ne suffit pas de jouer au ballon, on sait que souvent on est confronté à des terrains où il est difficile de poser le ballon, donc il faudra être prêt pour la bataille et sur cette rencontre on a su répondre présent, donc c’est bien d’avoir ces deux qualités.
Deux matchs, deux victoires, la qualification n’est pas loin pour défendre le titre…
C’est un début encourageant qui nous permet de prendre une option pour la qualification, après, nous on prend match par match avec comme objectif de gagner tout le temps. Vous savez, cette envie de rester invincibles nous porte vraiment vers le haut et on a envie que ça continue encore. Maintenant, les prochains rendez-vous, c’est en mars, donc on doit travailler dur en clubs pour espérer s’installer dans ce groupe de l‘Equipe nationale.
Parlons un peu de votre blessure, il n’y a rien de méchant ?
Non, pas plus que ça. J’avais ressenti une petite douleur à la cheville deux jours avant le match, après, la veille, j’ai travaillé un petit peu en groupe. Vous savez, je suis un compétiteur, je n’avais pas envie de laisser mes camarades avant un match comme ça, mas après avoir discuté avec le staff, on a décidé que je reste tranquille sur le banc et laisse ma place à quelqu’un qui soit à 100 %.  Maintenant, j’ai repris et je serai normalement de retour face à l’OM.
Les remplaçants comme les titulaires ont le même niveau de rendement, l’Algérie est-elle partie pour dominer l’Afrique ?
Je préfère dire, pour rester humble, qu’avec le potentiel qu’on a, je crois que l’Algérie est bien sur le bon chemin. Maintenant on sait très bien que nous avons de grands joueurs qui évoluent dans de très grands championnats. On n’a pas été champions d’Afrique pour rien. L’état d’esprit est présent, et Inch’Allah on est bien partis pour écrire notre page d’histoire. Maintenant, il faut que tous nous tirons dans le même sens. C’est ce qui fait la différence, en plus, bien entendu, du travail énorme effectué par Belmadi et son staff. On est dans un groupe   où chaque élément est important, il n’y a pas de titulaire ou de remplaçants, on forme une seule famille et cela se ressent sur le terrain. On est un groupe solidaire.
Vous avez partagé la chambre avec Maxime Spano Rahou, ça s’est passé comment ?
Pour ma part, je connaissais déjà pratiquement tout le groupe car j’ai déjà travaillé avec mes camarades pendant un bon bout de temps avant la CAN. Après, concernant Maxime Spano Rahou, c’est un bon gars, il s’est vite fondu dans le groupe, on a partagé la même chambre et j’essayais à chaque fois de répondre à un maximum de ses questions pour lui faciliter l’intégration. Après, on est tous des frères, on vit bien ensemble.
Vous avez rendu visite à toute la famille à votre retour, n’est-ce pas ?
(Rires.) Oui, je suis passé les voir tous, mais ma grand-mère était la plus heureuse de tous, elle était fière et contente de me voir à la télévision faire mon entrée à Blida contre la Zambie, elle me l’a dit et, franchement, je suis très content de lui avoir fait plaisir.
Vous avez été formé en France, vous connaissez bien le potentiel des Africains là-bas, a-t-on quelque chose à envier aux Marocains, aux Sénégalais et aux Tunisiens, par exemple ?
Bien sûr, on connait tous le potentiel des Marocains en Europe, ils sont un groupe de qualité mais ce n’est pas suffisant. Une somme d’individualités ne fait pas forcément la différence, notre force c’est le groupe. Des fois c’est mieux d’avoir un collectif que pleins de talents car le football en Afrique ou ailleurs repose parfois sur des vertus autres que la technique individuelle. C’est un peu la différence entre l’Algérie de Belmadi, et les autres sélections d’Afrique. Il faut être solide et solidaire.
On voudrait avoir votre avis sur Djamel Benlamri, qui est annoncé partant cet hiver vers un grand club, quel est votre avis ?
Ce que fait Benlamri est exceptionnel, après la CAN qu’il a fait, je ne suis pas du tout étonné de le voir jouer à ce niveau. On sait tous qu’il peut facilement jouer dans un club d’un grand championnat européen. Djamel est un soldat, c’est le policier, il n’y a rien qui passe avec lui !

LE BUTEUR