Pourquoi les joueurs Algériens n’ont pas la côte ?

Il y a quatre jours, le mercato hivernal a été clôturé. Une période durant laquelle on a assisté notamment dans les dernières 24h à de nombreux mouvements. Parmi les joueurs qui étaient transférables cet hiver, il y avait quelques uns de nos internationaux.

 

Finalement, cette période de transferts n’a pas été fructueuse pour nos joueurs, excepté Nabil Bentaleb, qui a réussi à décrocher un prêt à Newcastle (L1 anglaise), Mehdi Zeffane, qui a trouvé refuge dans un club russe virtuellement relégable (Krylia Sovetov), ou Yacine Benzia, qui vient de signer à Dijon. D’autres champions d’Afrique, qui étaient susceptibles de rejoindre une autre destination, sont finalement restés dans leurs clubs. Alors que Faouzi Ghoulam, qui a pourtant un agent puissant, à savoir Jorge Mendès, qui s’occupe, faut-il le préciser, des affaires de Cristiano Ronaldo, que dire du cas Islam Slimani, qui sortait d’une bonne première partie de saison avec Monaco, à titre d’exemple, Manchester United, qu’on disait intéressé par son profil, avait pioché la piste Edison Cavani (PSG) avant de se rabattre sur l’international Ighalo, qui évoluait dans le faible championnat chinois, alors que Slimani, qui a fait ses preuves dans un championnat d’un niveau plus élevé (L1 française) et qui, de surcroît, a presque le même âge que l’attaquant nigérian, était la solution la mieux indiquée pour Manchester United, incompréhensible ! Que dire de la situation de Youssef Belaïli, désigné meilleur joueur du continent africain en 2019 par la CAF, après qu’il eut manifesté des envies de départ, ne voyant rien venir d’Europe, sauf une offre à quelques jours de la clôture du marché hivernal de Nîmes qui n’a pas emballé l’attaquant oranais d’Al Ahly Djeddah (Nîmes proposait un salaire mensuel de 50 000 euros, d’après nos sources). Annoncé au FC Barcelone et à l’Athlético Madrid, Aïssa Mandi n’a pas bougé, lui non plus, du Bétis Séville, bien qu’il soit l’un des meilleurs défenseurs de la Liga. Du coup, la question qu’on se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi nos champions d’Afrique ne sont pas trop sollicités, en comparaison avec des joueurs d’autres nationalités, qui sont moins talentueux qu’eux ?

 

Un agent : «Le joueur arabe est sous-coté»

La vérité est implacable, pourquoi les clubs du vieux continent sont peu enclins à engager nos joueurs, qui répondent pourtant au rapport qualité/prix ? Interrogé par nos soins, un agent qui exerce en France fait le constat, mais sous couvert de l’anonymat, pour éviter de perdre des clubs avec lesquels il travaille des dossiers de transferts : «Je vais être clair. Les clubs européens préfèrent engager un joueur d’Afrique noire plutôt qu’un Arabe.» Et d’expliquer : «Le joueur est sous-coté, hormis Ryad Mahrez et Mohamed Salah, qui sont des stars mondiales, pour les autres, malgré leur talent, ils sont marginalisés.» En tout cas, les péripéties du dernier mercato hivernal confirment bien cette thèse, car des Slimani, Mandi ou Belaïli sont autant de joueurs talentueux qui méritent des offres correspondant à leur niveau, plutôt que de rester sur le… quai !

Source : competition