Pour sa première sortie médiatique post-épisode malheureux, Haris Belkebla, écarté de la sélection pour un comportement inapproprié, a choisi France Football pour revenir sur sa maladresse et les répercussions qu’on connaît. Morceaux choisis. Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google + Envoyer par mail
Belkebla, va « un peu mieux ». Surtout après être rentré à la maison et vu sa famille. Le milieu de terrain du Stade Brestois ne le cache pas « Il y a évidemment une vraie déception vis-à-vis de moi-même. Cette CAN, je vais la rater. C’est un peu un cauchemar. Cela aurait pu être un super tremplin.» Au-delà du sportif et le plan de carrière, il y a aussi l’aspect humain : « Au fond, le plus dur, c’est que j’ai déçu ma famille, et les gens qui étaient heureux de me voir en Egypte avec l’Algérie. Et puis aussi d’avoir déçu le peuple algérien par ce comportement inapproprié », regrette le Brestois.
La chronologie d’un cauchemar
Pour revenir sur son renvoi de l’EN, celui qui a joué avec les espoirs de l’Algérie lors des JO 2016 de Rio raconte avoir pris information qu’un truc allait mal « à la fin du match amical entre l’Algérie et le Burundi. Dans la douche, j’ai un coéquipier qui est venu me voir pour m’expliquer qu’il y avait un gros problème autour de moi. Je ne comprenais pas parce que jusqu’à là, tout se passait remarquablement bien en sélection. Il m’a ensuite expliqué la situation dans le bus. Et là, en allumant mon portable, j’ai pris conscience de la situation. Cela a été un déferlement… » A ce moment, la première des choses qu’il voulait faire était d’ « aller voir le coach Djamel Belmadi pour m’excuser. Mais les cadres de l’équipe (Mahrez, Brahimi, M’Bolhi, Guedioura, Feghouli) m’ont conseillé d’attendre car à chaud, ce n’est jamais le meilleur moment. Ils sont allés voir le sélectionneur pour essayer d’arranger les choses. Mais, en vain… » Le soutien des coéquipiers Haris l’avait compris, le driver des Fennecs venait de prendre sa décision. D’autant plus qu’il lui a dit être « super fâché. Après, il m’a dit qu’on était tous humains, et qu’on faisait des erreurs. Il m’a expliqué qu’il ne pouvait pas me conserver au sein du groupe avec ce qu’il venait de se passer.» L’aventure venait de prendre fin. Et ce, même si ses coéquipiers ont essayé de dissuader le coach pour qu’il soit plus indulgent et revienne sur sa décision. Sans résultats. Malgré cela, Belkebla retiendra la solidarité de l’équipe avec lui : « J’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes coéquipiers. Ils m’ont dit qu’ils seraient là pour moi du début jusqu’à la fin. Ils m’ont dit de faire face, et de garder la tête haute. Logiquement, ils m’ont dit que ça allait être un peu compliqué les prochains jours. Ce réconfort m’a touché. Et là, depuis que je suis en France, je suis avec eux au téléphone. Ce sont des bons gars.»
« compréhensible que je sois sanctionné »
Celui qui a été promu cette saison en Ligue 1 française avec le Stade Brestois sait qu’il a gaffé. Il est conscient de l’ampleur de sa maladresse. A un parallèle avec la vidéo de Serge Aurier quand il était au Paris Saint-Germain, il explique que les choses sont différentes quand il s’agit de la tunique nationale : « J’ai fait une erreur. Quand on porte le maillot algérien, les choses ont une portée bien différente, bien plus forte. On représente des millions de personnes. Il y a un comportement inapproprié de ma part. Cet écart, dans un autre contexte, serait peut-être passé inaperçu. Là, c’est une nation et son image, c’est donc compréhensible que je sois sanctionné », concède intelligemment et avec beaucoup de maturité le footballeur de 25 ans.