Jean Marc Guillou:  » Le football Algérien est le meilleur d’Afrique « 

Jean Marc Guillou a accordé un entretien au magasine « OnzeMondial« . Ce grand formateur qui connait très bien le foot Africain, revient sur la grande équipe de la Côte d’Ivoire et sur le football Algérien, voici un extrait de cette interview.

Ces promotions en Algérie sont très bonnes »

Vous avez toujours eu cette réputation de formateur. C’est quelque chose qui a toujours été en vous ?

Oui, même très tôt. Quand j’étais semi-pro, je faisais des entraînements avec les jeunes à côté d’Angers. J’y allais une fois par semaine. Ces gamins s’en sont souvenus après. Ils ont joué longtemps ensemble et ont eu de bons résultats. J’ai toujours aimé jouer avec les jeunes. C’est là où les joueurs sont le plus naturels. Ils jouent pour le jeu. Je le vois dans toutes les académies.

Dès quel âge ?

C’est important d’intervenir entre 10 et 15 ans. On doit faire un gros travail technique à ce moment. Pourquoi ? Ça leur fait découvrir que le foot est un jeu, mais qu’il faut travailler pour être le meilleur dans le jeu. C’est pareil pour les échecs, et les autres activités de la vie. Quand on arrive à faire s’apercevoir aux gamins qu’avec ce travail, on s’améliore, on est sur la bonne voie.

La Côte d’Ivoire reste toujours un des plus beaux viviers du football africain ?

Oui, mais je pense aussi à l’Algérie. On y est allé (avec l’association, Ndlr) et on a trouvé beaucoup de bons joueurs ! Je pense à Hicham Boudaoui qui joue à l’OGC Nice par exemple. Ces promotions en Algérie sont très bonnes.

Le football algérien est-il le meilleur d’Afrique ?

Oui, je le pense. En plus, ils ont un entraîneur qui connaît par coeur la sélection, qui a déjà été joueur, Djamel Belmadi. C’est très important. Il a un super groupe, rien que Riyad Mahrez qui joue à Manchester City. Il y a un énorme potentiel en Algérie.

Comment doit se dérouler la formation selon vous ?

Il faut éviter les « financiers ». On préfère se financer nous-mêmes. Quand on s’autofinance, on se rend compte que notre réussite au niveau des transferts est quatre à cinq fois plus grande. Les financiers ne savent pas comment promouvoir un joueur. Quand on transfère un joueur, on veut que le club soit content, que le joueur soit content du club. On est surtout intéressé par la réussite du joueur. À partir du moment où il est à nouveau transféré et que le club fait un gain, on récupère aussi une partie. Alors que quand on croit en un joueur, et qu’on le place gratuitement, la plupart du temps, il ne réussit pas. L’entraîneur se dit souvent « je préfère aligner un joueur que j’ai payé, plutôt qu’un gratuit ». Le prix du transfert peut-être un boulet pour le joueur, mais c’est aussi l’assurance de joueur en cas de gros prix. C’est triste.