EN: Belmadi sur les traces de Halilhodzic

Cohérent dans ses réponses, sans détour ni démagogie, la première sortie médiatique du nouveau sélectionneur national Djamel Belmadi samedi au Centre technique national de Sidi Moussa aura été de loin très convaincante.

Très attendu par la presse nationale depuis sa nomination le 2 août en remplacement de Rabah Madjer, Belmadi s’est montré à la fois rigoureux et ferme, le tout enrobé dans un caractère assez fort, ce qui conforte l’image véhiculée depuis longtemps sur sa personnalité  et sa méthode qui lui ont permis de se forger une bonne réputation lors de son passage au Qatar.

Avec un discours direct et ferme, Belmadi a non seulement réussi à transmettre son message aux médias, reçu d’ailleurs 5/5, mais il a également annoncé à travers cette première conférence de presse, la couleur sur ce qui attendra les joueurs avec lui.

Sur ce propos, évoquant l’aspect disciplinaire du groupe, Belmadi n’a pas tourné  au rond en promettant des sanctions contre ceux qui viendraient bafouer les règles qui seront mises en place.

« Je n’ai pas abordé ce sujet avec le président de la FAF, j’ai conscience des problèmes de cette équipe. Il va falloir établir un code de bonne conduite. Je vais mettre en place mon fonctionnement, redistribuer les cartes, repartir tous sur la même ligne. J’ai la conviction que dans ce côté-là, il n y aura pas de soucis. J’aurai à faire à des joueurs dévoués. Si par malheur il y’ aura le moindre écart disciplinaire, son auteur sera sanctionné », a-t-il averti.

Pendant son intervention d’une heure de temps, Belmadi a tenté d’expliquer sa méthode technico-tactique (possession de balle et briser l’organisation adverse) et ses objectifs, non sans mettre l’accent sur sa future relation avec la presse.

Justement, pour dominer les « débats » et impressionner l’assistance, Belmadi n’a pas hésité à recadrer un journaliste lui demandant « un peu de silence », alors qu’il a carrément interrompu sa réponse au moment où le journaliste qui lui a posé la question était en discussion avec un autre collègue. Désormais, la presse nationale sait à qui elle aura à faire.

En attendant la réalité du terrain

C’est beau d’être convaincant d’entrée, histoire de marquer les esprits et confirmer sa personnalité charismatique, mais le plus important est de redresser la barre et permettre à cette sélection de sortir du fond du gouffre, c’est ce qui attend justement Belmadi, conscient de la difficulté de son nouveau challenge.

« La situation est difficile, il va falloir vite se remettre au travail pour améliorer les choses, à commencer par le prochain match face à la Gambie qu’il faudra gagner », a-t-il indiqué.

Loin d’aller un peu trop vite en besogne, Belmadi a déjà tracé sa feuille de route pour réanimer un groupe en manque de confiance, se montrant parfois très optimiste, allant jusqu’à vouloir décrocher la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019.

« Vous allez me prendre pour un fou, mais je vais dire aux joueurs que je veux gagner la CAN », a-t-il lancé sans langue de bois.

L’ancien capitaine des Verts dans les années 2000 (20 sélections/ 5 buts) a confirmé de visu qu’il restait un technicien de caractère, une copie conforme de l’ancien coach national le Bosnien Vahid Halilhodzic, réputé par sa rigueur et sa méthode « militaire », qui avait permis aux Verts d’atteindre pour la première fois de leur histoire les 1/8es de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil.
Le premier rendez-vous médiatique de Belmadi a laissé une bonne impression chez les supporters algériens, qui s’en sont réjoui dans les réseaux sociaux de son arrivée à la tête de l’E.N, prédisant même que “Coach Djamel” parviendra certainement à leur rendre le sourire après une longue traversée du désert.

En attendant de réaliser l’ambition des fans, Belmadi sait pertinemment que le peuple veut voir son équipe relever la tête rapidement et retrouver sa place qui lui sied. Dans le cas contraire,  le jeune technicien algérien (42 ans) connaîtra certainement le même sort de ses prédécesseurs : limogés tous au bout de quelques mois seulement de collaboration.

tsa