France : Un entraîneur renvoyé pour avoir effectué la prière

Le monde du football amateur français est secoué par une affaire inédite. Sidi, entraîneur au club de Cenon depuis 2020, a été licencié suite à des accusations de prière musulmane dans le vestiaire, sans preuves concrètes et uniquement sur la base d’une suspicion.

Selon le media d’investigation Mediapart, un entraîneur de football amateur en France a été licencié en juin dernier, suite à des accusations de prière dans le vestiaire. Sidi, l’entraîneur en question, officiait au club de Cenon depuis 2020. Selon Mediapart, la Préfecture de Gironde, soupçonnant Sidi d’avoir accompli sa prière en solitaire, a menacé de retirer ses subventions au club si l’entraîneur n’était pas écarté.

Face à cette pression, le club de Cenon s’est senti contraint de se séparer de son entraineur, gelant ses fonds et le privant de son activité. L’entraîneur de 39 ans, unanimement reconnu pour ses qualités, conteste la légitimité de son licenciement et a décidé de porter plainte contre X pour discrimination, dénonciation calomnieuse et abus de pouvoir. Agent de ville de profession, il avait permis à l’équipe de gravir les échelons, passant du Régional 3 au Régional 1 en seulement trois ans.

Un licenciement sans procédures ni trace

Son licenciement s’est déroulé sans la moindre procédure ni trace écrite. La décision a été prise lors d’un comité de pilotage en présence des dirigeants de l’US Cenon et d’un adjoint de la ville, sans que Sidi n’ait eu la possibilité de se défendre.

Si la FFF interdit le prosélytisme et la prière collective dans les vestiaires, son règlement prévoit, avant toute sanction, un rappel à l’ordre et la mise en place d’une commission de discipline. Or, dans le cas de Sidi, aucune de ces étapes n’a été respectée.